L'enfant #1

Publié le par Fée des p'tits pois

C'est le savant hollandais De Vries qui découvrit les périodes sensibles chez les animaux ; mais c'est nous, dans nos écoles, qui avons retrouvé ces périodes sensibles dans la croissance des enfants et qui les avons utilisés du point de vue de l'éducation.

Il s'agit de sensibilités spéciales, qui se trouvent chez les êtres en voie d'évolution, c'est-à-dire dans les stades de l'enfance. Elles sont passagères et se limitent à l'acquisition d'un caractère déterminé. Une fois ce caractère développé, la sensibilité cesse. Chaque caractère se stabilise à l'aide d'une impulsion, d'une possibilité passagère...........

...........Nous prendrons comme exemple celui cité par De Vries d'un humble petit ver,  la chenille, qui deviendra un vulgaire papillon.On sait que les chenilles croissent rapidement, se nourrissent avec voracité : ce sont de véritables destructeurs de plantes. Il s'agit ici d'une chenille qui ne peut, dans les premiers jours de son existence, se nourrir des grandes feuilles des arbres, mais seulement des petites feuilles tendres qui se trouvent à la pointe extrême des branches. Or, la bonne mère papillon va, guidée par son instinct, déposer ses oeufs à l'endroit opposé ; c'est-à-dire que, l'angle que fait la branche à l'intersection du tronc, elle prépare à sa descendance un lieu sûr et abrité. Qui donc indiquera aux petites chenilles à peine écloses que les feuilles tendres dont elles ont besoin sont là-haut, au faîte extrême et opposé de leur branche ? La chenille est douée d'une vive sensibilité à la lumière : la lumière l'attire, la lumière la fascine, et elle s'en va en sautant, avec cette démarche propre aux chenilles, vers la lumière plus vive, jusqu'à l'extrémité de la branche ; là, elle se retrouve, affamée, au milieu des feuilles tendres qui constitueront sa nourriture. Il est curieux de constater que, cette période passée, c'est-à-dire quand la chenille a grandi et qu'elle peut se nourrir différemment, elle perd cette sensibilité à la lumière ; au bout d'un certain temps, la lumière la laisse indifférente : l'instinct est devenu aveugle. Le moment d'utilité est passé et, désormais, la chenille s'en va par d'autres voies chercher d'autres moyens d'existence.

La chenille n'est pas devenue aveugle à la lumière, elle y est devenue indifférente.

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